J'ai puisé ma raison à la source des rêves,J'ai contemplé, émue, les pourpres des matins,J'ai marché, sans faillir, sur le sable des grèves,Mais, je me suis blessée aux cailloux des chemins.Même si j'ai frappé aux portes des chaumières,Je n'ai jamais trouvé une main qui se tend,J'ai tant laissé couler de larmes des paupières,Que j'aurais pu me fondre au lit de leurs torrents.Dans les fossés, parfois, dans un demi-sommeil,La pluie m'a innondée de sa dive-bouteille.Et même si les nues me paraissaient troublantes,J'ai poursuivi ma route au bout de la fatigue,Car même sans amis, je me sentais vivanteQuand le vent le poussait jusqu'au bout de la digue.
... à Pierre de RonsardVous qui songez en vain à la vie éternelle,Sachez bien que l’Hiver gâtera vos atours,Dans le gouffre sans fond, vous frôlant de son aile,La Nuit emportera vos rêves de toujours.Si même vous cachez, au sein des Citadelles,Ces corps que vous choyez avec tant de vigueur,La Neige couvrira vos cheveux de dentelle :On ne survit jamais dans l’arène en vainqueur !Personne n’a jamais failli à son Destin-Celui qui nous attend aux confins de la Terre-On marche, tour à tour, sur le même Chemin,Même si, pour certains, la Route est moins austère.Alors, si m’en croyez, ne soyez pas en reste :Profitez de l’instant sans le moindre répit !A l’Automne des jours, la Pluie tombe en averse,Sous les pas de l’Hiver, le bouton se flétrit.
Beauvoir est dévastée et, de Ré à La Faute,La Tempête a fondu en y semant la mort -Promoteurs vaniteux, tout ça c’est votre fauteSi ma vie a sombré- Maudit soit votre sort !Les portes sur la Mer -les digues- ont cédé,Les vagues ont bondi indomptables et folles,Rien n’aurait pu freiner l’Océan déchaînéNoyant mon beau village ainsi que mon école !J’ai perdu mes jouets tout comme ma maison-Pourquoi suis-je vivant ? Nul ne saurait le dire-Il ne me reste rien, pas même une chanson,L’eau a tout emporté…jusqu’à mon beau sourire.Débordant de mon cœur, mes larmes se déversent…Ô que je puis-je pas changer le cours des joursEt remonter le temps jusqu’à l’aurore inverse,Comme un héro doté de magiques atours !Je ne reviendrai plus dans ce foyer amène,Car la Mer, à jamais, l’a désarticulé ;La Terre a bu le vin enivrant de la haineN’en laissant que la lie dans la boue, enlisée.Ô serpent scélérat, ta morsure est terribleEt son venin d’acier ingrat à infléchir !Que le Diable t’emporte Ô tempête irascible !Au souvenir de toi, mes rêves se déchirent.Tu as poussé nos vies au bord de la Géhenne !En déversant ton fiel amer et insolant,Tu as assassiné ma Côte VendéenneEt mon âme est en deuil barbouillée de son sang !